Sévigny-Waleppes - 08
Eglise saint-Leu. Forte tour-porche, munie de tourelles en encorbellement. Cette tour-porche diffère de celles trouvées couramment en Thiérache de l’Aisne. Ici, elle est incluse
dans la nef, plutôt qu’zn saillie devant elle. Les deux échauguettes construites en encorbellement sur les contreforts commencent juste au dessus de la jonction du toit de la nef avec la
tour-porche. Incluse dans un ensemble d’habitation, autour d’une petite place, il s’agit là d’un ensemble charlmant valant la visite.
On retrouve à Sévigny, de façon précise quelques épisodes de la vie et des luttes qui justifièrent de la fortification des églises de nos régions. L’action se situe en 1576. Remontons un peu le
temps... Charles IX vient de mourir. Son successeur sera son frère, le futur Henri III, le Duc d’Alençon. Le Duc de Guise vient de gagner la bataille de Dormans. Pour se venger, le futur Henri
III et son second frère, le futur Henri IV, font venir 30 000 mercenaires Allemands, soldats des princes protestants, leurs alliés.
Jean TATE ( 1677-1748), chroniqueur, s’appuyant sur les récits oculaires de l’Abbé PRUVOST, curé d’HERPY, raconte : «En 1576, le frère du Roi leva quantité de soldat qui ravageaient le pays. Ils
ont brûlé le GROS DIZY SEVIGNY et l’église du lieu où il y avait quatre vingts hommes, le curé, plusieurs femmes et enfants dedans qui ont esté brûlé avec la dite Eglise.» Il faut noter qu’aucune
bataille n’est évoquée. L’hypothèse est peut-être qu’alors l’église n’est pas encore fortifiée. De plus, on trouve une supplique des habitants au Duc de Rethel, pour qu’ils soient autorisés
à fortifier l’église. La grande tour carrée est donc construite aux frais des habitants... Egalement : «Le cimetière est en bon état, enfermé de murailles fort élevées aux frais des
habitants».
Sur la droite de l’égise : cadran solaire.