Englancourt
Eglise Saint-Nicolas. Construite au sommet d’une colline, on découvre depuis le site de l’église une très belle vue sur la vallée de l’Oise, jusque vers les villages de Marly et de Saint-Algis. A flanc de coteau, la commune a aménagé une halte point-de-vue qui permet la découverte d’une motte médiévale et d’un château du XVIIème. L’église a subi de nombreux remaniements à des époques différentes. On trouve trace de contrats avec des artisans locaux pour des travaux sur le gros oeuvre de l’église, datés de 1666, 1682, 1687... Pour s’acquiter des dépenses, la commune vend des biens et des usages qui lui avaient été accordés par les Ducs de Guise en 1541 et 1547.
La façade occidentale du XIVème siècle est encadrée de deux tourelles en encorbellement. Elle ressemble fortement à la façade de l’église de Marly-Gomont, ce qui contribue encore à accréditer la
thèse de «maîtres-d’oeuvres» qui auraient à cette époque apporté leur contribution architecturale à plusieurs églises. La nef est du XVIème. C’est aux environs des années 1580 qu’un donjon
fortifié est érigé au dessus du choeur. On y accède par un escalier très étroit, situé derrière l’autel, qui donne accès à une salle de refuge.
On retrouve dailleurs cette disposition sur des églises voisines : Lavaqueresse, Malzy, Esqueheries. Le choeur-donjon carré est aussi du XVIème et lui aussi flanqué de deux tours
d’angle circulaires. L’ensemble comporte de nombreuses meurtrières (une cinquantaine), réparties sur cinq niveaux de tir. Le donjon date de 1580. On arrive maintenant à la partie la plus
fortifiée. Un escalier très étroit monte dans l’épaisseur du mur, permet d’accéder à la salle de refuge du donjon, dont les dimensions sont assez vastes pour y accueillir la population (sept
mètres de côté, et des murs épais de quatre vingts centimètres). Le donjon comportait un second niveau, maintenu par des voutes aujourd’hui disparues, et permettait d’accéder à la dernière rangée
de meurtrières. Une baie percée dans le mur éclairait la salle, et permettait le guet vers le vallon faisant face à l’église.
Les échauguettes du début XVIIème siècle, et le beffroi de 1633. des modifications ont été faites au XIXème siècle (réalisation des verrières en 1881-1882).
En 1955, le village d’Englancourt et son église, faisaient l’objet d’un afflux de foule. Trois enfants, âgés de six, huit et neuf ans, avaient vu la statue de la vierge cligner de l’oeil et
battre des paupières. Une doyenne du village, Marie DEVIN, confirmait ensuite les dires des enfants, assurant que depuis dix-huit mois, elle «voyait» ce phénomène lorsqu’elle se rendait à
l’église, mais n’avait pas encore osé le dire. Toute la presse s’était fait écho de la chose, y compris avec moulte photos, surtout dans la presse nationale comme «PARIS MATCH».
Cinq jours plus tard, les gendarmes de Vervins, gantés de blanc, canalisaient avec peine les cinq mille voitures qui se rendaient vers le tertre du petit village d’Englancourt. Le curé du
village, l’abbé Henri Debled, dira le dimanche suivant lors de son prêche : «Soyez prudents et disciplinés. Le temps dira si vraiment la Vierge a battu des paupières».