Ernest Lavisse.

Ernest Lavisse, est né au Nouvion-en-Thiérache le 17 décembre 1842 et mort à Paris le 18 août 1922. C’est un historien français, fondateur de «l'histoire positiviste». Fils d’un modeste boutiquier, Lavisse, boursier, intègre l’École normale supérieure en 1862 après avoir songé à entrer à l’École militaire de Saint-Cyr. Il est reçu deuxième, après Gabriel Monod, à l’agrégation d’histoire en 1865.

En 1914, les Prusiens s'acharneront sur la maison n,atale d'Ernest Lavisse.
En 1914, les Prusiens s'acharneront sur la maison n,atale d'Ernest Lavisse.

Il est présenté au ministre et historien Victor Duruy. Ernest Lavisse devient très rapidement le précepteur du prince impérial prusse (en 1868) sur la recommandation de du ministre, puis membre de son cabinet (directeur sans titre) en 1869. La défaite de 1870 le touche au plus profond de lui-même, car aussi protégé de ce régime.
Décidé à œuvrer pour sa patrie vaincue, Lavisse, muni d’un modeste viatique, part étudier le fonctionnement du système universitaire de l’Allemagne victorieuse. Durant trois années, il étudie sur place l’histoire et les origines de la Prusse, thème qui restera sa spécialité. L’une de ses deux thèses, la Marche de Brandebourg sous la monarchie ascanienne préfigure ainsi ses œuvres futures les plus originales : Études sur l’histoire de Prusse (1879), Trois empereurs d’Allemagne, Guillaume Ier, Frederic III, Guillaume II (1888), et enfin deux ouvrages sur Frédéric le Grand en 1891 et 1893: La Jeunesse du Grand Frederic et Le Grand Fréderic avant l’avènement.

De retour d’Allemagne en 1875, Lavisse se rallie par degrés au régime républicain, jusqu’à y adhérer tout à fait lors de la crise du 16 mai 1877. Suppléant de Fustel de Coulanges à la Sorbonne en 1880 puis professeur adjoint en 1883, il succède à Henri Wallon à la chaire d’histoire moderne cinq ans plus tard.

En juin 1888, il participe en Italie aux grandes fêtes de Bologne, organisées pour les 800 ans de la plus ancienne université d'Europe.

Personnage phare de la Troisième République, membre de l’Académie Française en 1892, directeur de la Revue de Paris en 1894, instituteur national, surtout lorsqu’il devient, en 1904, directeur de l’École normale supérieure, Lavisse mène durant toute sa carrière la régénération du système universitaire et scolaire du régime. A un moment, voulant créer des «filières» plutôt scientifiques, alors que beaucoup ne juraient que par le classicismle ou un «néo classicisme», il se heurte à un autre Thiérachien extrèmement populaire, le poète Jean Richepin, qui lui ne jure que par le latin... Sa politique se révèle d’ailleurs plus patriotique que républicaine, comme les conservateurs s’en rendront compte très vite. Ernest Lavisse, le général Pau et Louis-Emile Bertin seront, avant la guerre de 1914, les cofondateurs de La Ligue Française.

Ernest Lavisse, le général Paul Pau seront les Présidents d'honneur de La Ligue Française sous la Présidence de Louis-Emile Bertin. Fort de cette posture institutionnelle reconnue et incontournable, pendant la première guerre mondiale, il présida le Comité d'études, chargé par Aristide Briand en février 1917 de travailler à l'élaboration des buts de guerre de la France.

Professeur talentueux et orateur hors pair, capable de subjuguer par la force de son discours les auditoires les plus divers, Lavisse n’atteint pas cependant la dimension théorique d’un Leopold von Ranke. Durant deux décennies, il dirige la publication des célèbres ouvrages collectifs qui portent son nom : Histoire de France illustrée depuis les origines jusqu’à la Révolution, 1900-1912, et l’Histoire contemporaine de la France, 1920-1922.

Ses ouvrages, parmi lesquels les nombreux « manuels Lavisse », accompagnent la formation de multiples générations de professeurs, d’instituteurs et d’élèves. Ils vont faire naître, phénomène nouveau, une véritable culture historique populaire en France. Toutefois, bon nombre de clichés y trouvent aussi leurs sources, Lavisse étant souvent plus soucieux d’une reconstruction systématique de l’Ancien Régime en fonction de l’avènement de la République que d’une stricte recherche de la vérité historique.
Une bibliothèque en Sorbonne porte aujourd'hui son nom.

Principaux ouvrages :

Étude sur l’histoire de la Prusse (1879)
Essai sur l'Allemagne impériale (1881)
Trois Empereurs d’Allemagne (1888)
La Jeunesse du Grand Frédéric (1891)
Le Grand Frédéric avant l’avènement (1893)
Histoire de France depuis les origines jusqu’à la Révolution (1901)
Histoire de la France contemporaine depuis la Révolution jusqu'à la paix de 1919 (1920-1922)
Instruction morale et civique, ou Philosophie pratique psychologique, logique, morale... : à l'usage des écoles normales primaires, des lycées et collèges de jeunes filles, des élèves de l'enseignement spécial et des candidats au baccalauréat ès sciences