Alfred Migrenne.

 

 

 

Il était une fois dans la Thiérache, (Légendes)

 

Dessins d'Eric Laurent, préface de Philippe Gauchet (dont les extraits ci-dessous).

 

Editions : L'ARBRE - 42, rue de la Chaussée, 02460 La Ferté-Milon.

Collection des Cahiers de l'Association des Amis de l'Économat de Guise. 12 €.

Alfred Migrenne est né le 5 Avril 1847 à Bruyères et Montberrault, près de Laon. Troisième enfant d'une famille modeste, il n'a pas le privilège d'aller à l'école pour y recevoir de l'instruction. Ayant le désir d'accéder à la culture, il devient autodidacte. A l'âge de 19 ans, il se présente en candidat libre au certificat d'études, qu'il obtient.

Suivra alors une période difficile. Soldat, prisonnier pendant la guerre de 1870, il survit ensuite grâce aux premières publications de ses poèmes, édités sous forme de feuilletons dans les journaux de l'époque. Il ne sera pas le seul à le faire ; nombre d'écrivains ont commencé leur carrière en publiant ces feuilletons, payés à la ligne, où les dialogues assortis de réparties courtes et nombreuses, permettaient de boucler la mise en page des éditoriaux.

En 1874, il se marie, aura trois enfants. Cantonnier-chef de profession, il se dirige ensuite vers le journalisme. Il écrit des articles dans les journaux républicains. Fin 1878, il arrive à Guise, et collabore au journal de Jean-Baptiste André Godin : "Le Devoir". Il adhère rapidement aux théories de Fourier et aux idées du fondateur du Familistère. En 1884, il est nommé bibliothécaire, puis archiviste du Familistère. Les désirs secrets de l'enfant à qui on avait refusé l'école sont atteints. Parallèlement, il collabore dans des journaux de l'Aisne et de diverses régions de France. Ce sont des poèmes, mais aussi des articles plus engagés qu'il signe sous le pseudonyme de "Touche-à-tout". Il conduit également des travaux historiques. Il décède au familistère de Guise le 10 mars 1937 dans sa quatre vingt dixième année.

Bibliographie.
Ecrits historiques.

Histoire populaire de la ville de Guise. Imprimerie coopérative, Guise,
1906.
Éphémérides du pays de Guise, Minon, Guise, 1908.
André Godin, sa vie, son œuvre (1817-1888). Quégneaux, saint-Quentin, 1908.

Poésies.

Poésies, E. Cliche, Saint-Quentin, 1869
La première gerbe, Ch. Laurent, 1870
Fruits amers, Reiblé-Daubercies, Fourmies, 1882
Les Moissons dorées, L. Vanier, Paris, 1890
Les étapes de ma muse. L'Avenir, Guise, 1930
Le Conquérant. L'avenir, Guise, 1932
Heures cueillies, souvenirs d'antan et d'hier. L'avenir, Guise, 1994
Les Roses noires. L'Avenir, Guise, 1936.
Il était une fois dans la Thiérache.

Le livre en question est une publication récente, de manuscrits d'Alfred Migrenne publiés en leur temps sous forme de feuilletons dans la presse axonnaise, entre 1920 et 1930 :

"Parmi les quinze légendes que compte le manuscrit original, Jean le Mauve et moi-même (Philippe GAUCHET), en avons sélectionné une dizaine, objet du présent recueil. Recueil inédit puisque, si tous les textes ont bien été publiés, c'est de manière indépendante, dans divers journaux de l'Aisne..."

"... Le titre choisi par A. Migrenne peut porter à confusion. Si la plupart des légendes ont bien pour cadre la Thiérache, d'autres se déroulent dans le Laonnois, son pays natal. C'est pour respecter le sous-titre donné par Alfred Migrenne à son manuscrit que nous avons retiré cinq textes. En effet, ceux-ci n'étaient pas des légendes à proprement parler, mais des poèmes et des récits purement historiques..."

"... Cinquante ans après la mort d'Alfred Migrenne, les légendes qu'il a écrites étaient tombées dans l'oubli. Or peu de contes restent gravés dans la mémoire populaire thiérachienne. Les légendes de Migrenne sont d'autant plus attachantes qu'il nous les rapporte de manière vivante et qu'elles sont profondément enracinées au terroir".

JMG